Tiré du roman graphique éponyme, Cet été-là, long-métrage d’Éric Lartigau, à qui l’on doit notamment La famille Bélier, est joliment interprété. Il aborde des thématiques intéressantes comme les prémices de l’adolescence et les secrets familiaux, mais s’empêtre un peu dans ses différents arcs narratifs. Au cinéma le 4 janvier.
Cet été-là : l’histoire
Dune a onze ans. Cet été-là, elle revient avec ses proches dans sa maison des Landes, où elle séjourne pendant plusieurs semaines chaque année. Comme d’habitude, elle y retrouve sa copine Mathilde, à qui elle confie tous ses secrets et inversement. Elles font toutes les deux toutes les activités possibles et imaginables, notamment regarder en cachette des films d’horreur déconseillés aux mineurs. Mais sous le soleil du Sud-Ouest, quelque chose a changé chez la très jeune fille : elle découvre petit à petit ce que c’est d’être attirée par un garçon, et d’assister au spectacle de ses amours et désamours avec une autre.
Tiraillée entre l’enfance et l’adolescence, ce qui l’éloigne de Mathilde, dont les préoccupations sont beaucoup plus puériles et insouciantes, Dune va aussi absorber les tensions qui se multiplient entre ses parents. Depuis un certain temps, un fossé indicible semble en effet les séparer, malgré l’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Et Dune va aussi s’opposer à sa mère, qui n’est plus la maman gaie, rayonnante et ancrée dans la vie qu’elle a toujours connue. Mais les vacances, son cortège de discussions, d’apprentissages, d’expériences et de transgressions vont la faire mûrir, et débloquer certaines situations que l’on pensait figées
A partir de quel âge ?
10 ans, sachant que Cet été-là est une comédie dramatique.
L’avis de MAFAMILLEZEN
De la bande-dessinée Cet été-là signée par les cousines Jillian et Mariko Tamaki, l’une à l’illustration, l’autre au scénario, qui a été récompensée aux Etats-Unis par le prestigieux prix Eisner, Éric Lartigau a gardé l’évocation de la langueur estivale, et la peinture de ces petits riens qui font le sel de la vie : les baignades, les balades, les bonbons qu’on boulotte sans modération, ou encore les conversations partagées dans un hamac à l’heure de la sieste.
Le film Cet été-là offre aussi une jolie description du glissement qui s’opère dans le psychisme de celles et ceux qui grandissent et sont à mi-chemin entre deux âges et deux états. Rien à redire non plus sur le casting : Rose Pou Pellicer, qui campe Dune, la jeune héroïne, n’en fait jamais trop, et sait jouer avec maturité des silences et du langage non-verbal. Le réalisateur confirme d’ailleurs ici son talent dans la direction des jeunes acteurs. Le contraire aurait été surprenant, mais Marina Foïs s’illustre comme toujours avec brio dans le rôle de cette femme rongée par son deuil, que sa dépression et son incapacité à évoquer ce qu’elle a traversé ont conduit à rompre complètement les fils du dialogue avec sa fille.
En revanche, ce qui laisse perplexe, c’est la manière dont se superposent dans l’histoire les différentes intrigues : l’amitié entre Dune et Mathilde, l’éveil à la sexualité, la crise d’un couple, le poids de la perte d’un bébé, etc…. Aucune n’est véritablement articulée aux autres, ni suffisamment développée, ce qui donne l’impression que le film se cherche et flotte sans jamais se trouver, ni ferrer le spectateur. Dommage car Cet été-là avait tous les arguments pour être un joli opus intimiste.
Cet été-là
Réalisé par : Éric Lartigau
Avec : Rose Pou Pellicer, Marina Foïs et Chiara Mastroianni
Genre : comédie, drame
Durée : 1h39
Sortie au cinéma : le 4 janvier 2023
Dès 10 ans
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