Le développement personnel, qui squatte les premiers rangs des ventes de livres et se décline à l’infini sur la Toile et sur les réseaux sociaux, ne réjouit pas tout le monde. Entre ses exhortations perpétuelles à se « réinventer » et ses modes d’emploi stéréotypés, voici pourquoi je ne me retrouve pas dans le concept de développement personnel.
Développement personnel : comment être moi… mais en mieux
Même pendant le confinement, ça n’a pas loupé ! Si certaines âmes candides pensaient pouvoir profiter de cette pause forcée pour ne rien faire ou relâcher la pression, elles en ont été pour leurs frais. Car dès les premiers jours, une nuée d’articles ou de parutions sur Instagram nous a assommé(s) de conseils prétendument charitables, afin de nous encourager à faire de cette période une chance pour pouvoir méditer en pleine conscience, renouer avec notre nature profonde, connecter nos chakras avec ce qui nous entoure -conjoint(e), enfants, amis, chiens, chats, poules ou arbres- se récréer un avenir professionnel ou encore muscler nos abdominaux et nos ambitions. Une parfaite illustration de la tendance frénétique de notre époque à user et à abuser du développement personnel… Et qui commence sérieusement à me gonfler.
D’abord parce que je suis lasse que des spécialistes de tout poil cogitent à ma place pour me dire comment je pourrais être moi, mais en mieux. Ou comment mon quotidien banal pourrait lui aussi grimper d’un level et permettre à la chrysalide que je suis de devenir un superbe papillon qui ouvrirait ses ailes afin de révéler au monde ses talents. Parce que c’est gentil, merci beaucoup les experts, mais ça va aller. Ma vie et moi sommes bourrées de défauts, mais on s’assume et on s’accorde plutôt pas mal.
Du diktat de beauté au diktat de bonheur
Après avoir subi et combattu pendant des décennies les normes esthétiques qui disaient qu’il fallait afficher telles ou telles mensurations pour être considérés comme séduisant(e), et qui évoluent heureusement aujourd’hui, doit-on accepter désormais l’impératif de l’existence parfaite auquel voudrait nous soumettre le développement personnel ? Par ailleurs, nous sommes tous infiniment différentes et différents. Qu’un manuel, une appli ou un coaching en ligne propose une technique unique et standardisée pour être heureux/ penser positivement/ communiquer/ convaincre, semble donc hasardeux, pour ne pas dire absurde. C’est nier le parcours de chacun, son caractère, ses valeurs, ses ressentis et son libre-arbitre. Ce qui fait du bien à X ne sera pas aussi salutaire chez Y ou Z. C’est pourtant ce qu’on nous laisse espérer avec ces méthodes ou ces ouvrages…
Enfin, sans faire de généralités sur ceux et celles qui en sont adeptes, j’ai bien peur qu’à vouloir travailler son SOI de manière obsessionnelle, on oublie des êtres précieux, les AUTRES. Alors, je vous soumets une petite idée : et si cet été, on oubliait un peu de « se développer » et que l’on savourait sans trop réfléchir le moment présent et les plaisirs simples ?
Et vous, qu’en pensez-vous ?
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