Oui, nos enfants ont été biberonnés dès le berceau par Internet et les réseaux sociaux. Mais les convertir à la presse papier n’est pas une mission impossible ! Voici sur quels titres de la presse ados miser pour les informer et aiguiser leur esprit critique.
La presse ados généraliste
L’Actu, chez Playbac Presse
Lancée en 1998 par le groupe Playbac auquel on doit les célèbres Incollables, L’Actu est destinée aux 13-18 ans et traite au quotidien tout ce qui relève des news « chaudes » mais s’attache aussi à faire des articles de fond sur l’économie, l’Histoire, la littérature ou les grandes tendances sociétales. Dans sa version en ligne, elle propose un Cartable Numérique dans lequel collégiens et lycéens peuvent puiser de nombreuses ressources pédagogiques pour leurs révisions et la préparation de leurs travaux scolaires, notamment de leurs exposés. Lui a près de quarante ans mais ne fait pas du tout son âge… Voir le site du journal.
Phosphore, chez Bayard Presse
Phosphore a su se réinventer depuis sa naissance en 1981 et continue à explorer l’actu pour les 14-18 ans, comme il l’a déjà fait il y a quelques décennies pour leurs parents. Le « magazine qui t’éclaire » se fait fort de proposer du contenu fiable à ses lecteurs et de les aider à trier le bon grain de la fake news, sans éluder aucun domaine ni sujet sensible, notamment ce qui a trait à l’actualité internationale. Voir le site du magazine.
La Croix Campus, chez Bayard Presse
Une dimension de décryptage, particulièrement utile dans notre époque d’« infobésité » que revendique également La Croix Campus qui s’appelait jusqu’à l’automne dernier Les Dossiers de l’actualité et que cette parution mensuelle ciblant les 17-25 ans décline à travers de grands dossiers accompagnés par de nombreuses infographies et des débats confrontant des interlocuteurs aux positions contradictoires. Voir le site du journal.
Lire aussi : Les médias mettent l’information à portée des enfants et des ados
Les magazines ados économiques
L’Eco, chez Playbac Presse
La presse ados décrypte aussi l’économie. Livré chaque vendredi, l’hebdomadaire L’Eco dissèque l’actualité économique sous toutes ses facettes, y compris en ce qui concerne ses angles humains. Maquette aérée, dessins satiriques et explications des termes les plus techniques, il y a de quoi (enfin) adorer les chiffres ! Voir le site du magazine.
Pour l’Eco
Sur ce même segment spécialisé, est apparu il y a deux ans Pour l’Eco , mensuel érudit qui ambitionne de vulgariser « les bases de l’économie » et s’adresse aux élèves à partir de la seconde ainsi qu’aux étudiants jusqu’à Bac + 2 et aux enseignants. Voir le site du magazine.
Lire aussi : Mia Europo, le premier magazine pour enfants sur l’Europe
Les magazines ados en BD
Topo
La presse ados mise également sur la BD pour intéresser les jeunes à l’actualité et au monde qui les entoure. Pour mieux comprendre le monde d’aujourd’hui dans toute sa complexité, il est possible enfin de se tourner vers la magnifique revue d’actualité en bande dessinée Topo, qui permet également de réfléchir sur notre rapport à l’image. Voir le site du magazine.
Dong
Toute aussi appétissante pour les yeux, Dong, élaborée par Actes Sud Junior et agrémentée de sublimes illustrations, raconte notre époque aux 10-15 ans à travers des reportages et des récits. Voir le site du magazine.
Trois questions à François Dufour, créateur de L’Actu et de L’Eco
Doit-on adopter un vocabulaire spécifique quand on a un lectorat ado ?
Oui, il doit être court et compréhensible. Les mots impératifs mais difficiles, type asymptomatique, comorbidité et autres, sont dans nos journaux expliqués en bas de page, mais de manière plus claire que dans le Petit Larousse. Et on prohibe certains termes qui sont trop flous (comme « les autorités » ou « patron ») ou trop « opinionesques » et on évite l’emploi du conditionnel. Car on dit qu’il est de précaution mais il conduit à l’imprudence : toute info non vérifiée est une rumeur ou un mensonge ou une info possible ou probable mais pas une info.
Y-a-t-il des thèmes que vous privilégiez et d’autres que vous vous interdisez d’aborder ?
Ce qui les intéresse est toujours prioritaire. Raison pour laquelle nous avons chaque jour des rédacteurs en chef juniors. Aucun sujet n’est tabou.
Un ado qui lit la presse aujourd’hui sera-t-il un lecteur de journaux pour la vie ?
Il aura pris la bonne habitude et le plaisir de lire dix minutes par jour. Mais nos quotidiens sont à leurs yeux gratuits car payés par les parents. Ceux-ci doivent continuer ensuite à souscrire les abonnements pour leurs enfants et les enfants de leurs enfants !
Vous avez aimé cet article ou bien vous voulez réagir ?