Comment gérer la préadolescence ? Que faire là où la plupart des parents sont effrayés par le refus des règles et l'opposition flagrante. Doit-on parler d'une fin d'enfance, une préadolescence ou l'adolescence ?
Les urgences des hôpitaux voient arriver de plus en plus souvent des enfants de 10 à 13 ans qui sont amenés pour conduites agressives à l’encontre d’autres enfants, de professeurs ou de parents. Certains ont des conduites dangereuses, d’autres ont des déficits d’attention avec ou sans hyper activité. Des tentatives de suicide, des prises de cannabis sont rapportées.
Que faire là où la plupart des parents sont effrayés par le refus des règles et l’opposition flagrante. Doit-on parler d’une fin d’enfance, une préadolescence ou l’adolescence ? Doit-on questionner les valeurs de société ou la culture ?
En mars dernier, l’AFAR (Action, Formation, Animation, Recherche) a voulu débattre de cette notion de pré-adolescence et voici l’essentiel.
La « période de latence »
Après la période agitée de l’enfance, une période dite de » latence » s’installe vers 5 ou 6 ans et c’est le moment choisi pour les enfants pour faire un certain nombre d’apprentissages : la lecture, les mathématiques, la coordination, bref toutes les activités du primaire.
Les « préadolescents »
Les 8 à 13 ans sont représentés dans cette catégorie et on pensait cette époque endormie alors qu’on découvre la liberté, on marche seul pour aller a l’école, on échange plus avec ses copains sur ce qui se passe sur Internet et autres. Une véritable réflexion s’engage a ce moment-là. Par contre, tout ceci provoque des remous intérieurs, des questions, des façons de penser, des émotions et aussi d’autres types de liens avec les congénères.
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L’idéal de l’autonomie et de l’épanouissement
Nous les adultes prônons fièrement l’envie d’être autonome et épanouis et donc d’une certaine manière, nous projetons sur nos pré ados, ce besoin la. Les jeux vidéo, les images de toute sorte, les écrans divertissants sans limite de temps, la surstimulation font que nos jeunes n’ont plus vraiment de moment de calme, de solitude, de temps dits « morts » ou tout simplement de réflexion.
Parents déboussolés
On n’aura jamais autant vu fleurir des groupes de parentalité, de coaching parental qui témoignent de l’interrogation, de l’effarement parfois de ces parents avec des adolescents précoces. Les parents associent souvent leurs enfants à leurs activités par manque de temps dans la semaine car ils travaillent tous les deux et partagent avec eux très tôt leurs propres difficultés. Les enfants alors se trouvent coincés entre la rébellion et l’angoisse qu’elle génère aussi.
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La puberté précoce
« L’âge moyen des premières règles était de 15 ans vers 1930« , rappelle le Dr François Gouraud, pédiatre et chef de service au CH de Meaux. Aujourd’hui, il est de 12 ans et 5 mois chez les jeunes Françaises ; de 8 ans et 5 mois chez les Afro-Américaines aux États-Unis ! ».
Il incombe donc a ces jeunes de comprendre très vite ce qui leur arrive et des chiffres nous le démontrent : Les études anglo-saxonnes montrent qu’aujourd’hui, 5% à 10% des 8 à 13 ans présentent des troubles oppositionnels, des troubles des conduites ou des déficits de l’attention. Aux urgences du Kremlin-Bicêtre, par exemple, les consultations de pédopsychiatrie des 8-13 ans représentent 40% de l’activité de pédopsychiatrie des 0-18 ans !
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On essaie les jeux dangereux
Ces jeux touchent toutes les écoles de n’importe quel quartier ou ville ! Les classes les plus concernées sont le CM1 et le CM2, la 6ème et la 5ème. On parle de jeux d’asphyxie ou des jeux d’agression, avec cette particularité que le même enfant est soit l’agresseur soit la victime : il faut appartenir au groupe. Les enfants plus suiveurs adoptent ce genre de comportements d’autres veulent montrer de quoi ils sont capables.
Ces jeux permettent de se rassurer ou de se réassurer, vérifier que notre existence a une valeur qui dirait que » Si j’ai survécu, je mérite de vivre « . Face au monde des adultes perçu comme dangereux, ces jeux donnent l’illusion de contrôler notre vie et celle des autres.
Hélène Romano, psychologue référente pour le ministère sur la question des jeux dangereux, conteste qu’il s’agisse de » jeux » puisqu’ils n’ont aucun enjeu. Il ne faut pas confondre avec les tentatives de suicides ou avec des bagarres.
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Comment aider les familles ?
Les parents doivent être associés si l’on fait un travail possible avec l’enfant. Il s’agit d’expliquer que l’enfant n’est pas mauvais mais qu’il cherche à comprendre qui il est et parle de sa propre estime.
Ces expériences ne servent qu’à rechercher des sensations et la famille doit se faire aider par les pédiatres, pédopsychiatres ou psychologues, quand les choses vont trop loin.
Martine Jouffroy Valton, Coach/Psychothérapeute gestaltiste
Psychothérapeute gestaltiste diplômée du Centre d’intervention gestaltiste de Montréal, Martine a suivi ses études de psychothérapie clinique en 1995 et a elle-même suivi une thérapie de 5 ans avec des psychothérapeutes d’orientation gestaltiste, à Montréal. Cette orientation lui correspond, car elle aide les personnes dans l’ici et maintenant. Elle a accompagné des personnes en fin de vie et des familles touchées par des maladies génétiques ou le SIDA. Elle a, aujourd’hui, une pratique privée de psychothérapie gestaltiste, et de coach parental. Elle a un site Internet sur lequel elle explique davantage ses services, dont le coaching par téléphone ou par courriel moyennant des frais.
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Et comment faire quand l’enfant est dans la surenchère et qu les pédopsychiatres vous disent qu’ils ne peuvent rien pour un enfant de 13 ans…
Il vit dans une famille « normale » un peu absente la semaine mais fait peur aussi bien à sa grande que sa petite sœur
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