Sur le thème de la perte d'un enfant, « Et je choisis de vivre », documentaire porté par une maman ayant vécu la perte d'un enfant, prend la forme d'un voyage initiatique à travers les montagnes de la Drôme. Une quête d'espoir aussi touchante que lumineuse à aller découvrir dès le 5 juin au cinéma.
Et je choisis de vivre : l’histoire
Après avoir perdu son petit Gaspard, un an, atteint d’une maladie cardiaque inconnue, Amande entreprend un pèlerinage dans les montagnes de la Drôme, avec son ami réalisateur, Nans Thomassey. Un voyage que ce dernier a pris soin de ponctuer de rendez-vous inspirants dans des lieux symboliques, avec des personnes ayant traversé la même épreuve. A fleur de peau, la jeune maman écoutera tour à tour ces dernières parler de ce deuil si difficile à traverser. Et lui raconter ce qui dans ce long tunnel leur a donné la force de s’accrocher à la vie.
L’avis de MAFAMILLEZEN
Un Français sur quatre serait actuellement en train de vivre un deuil. Ce chiffre, énoncé dans le documentaire, illustre bien ce paradoxe insupportable : tout le monde dans sa vie sera confronté à la perte d’un être cher, et pourtant tous vivront l’épreuve dans une profonde solitude. Difficile de continuer à avancer sur ce chemin non balisé, où la douleur du manque s’ajoute à celle de la perte de sens et d’identité. Alors ce documentaire est incontestablement d’utilité publique. Le fait qu’il soit incarné, non par une intervieweuse candide, mais par une personne concernée de près le rend profondément singulier. D’autant plus que sans tabou ni fausse pudeur, Amande ose poser les questions les plus sensibles, sans rien nous épargner des émotions intenses et parfois contradictoires qui la traversent. Si la trentenaire a perdu un enfant, c’est en fait du deuil sous toutes ses formes que parle ce documentaire. Et bien plus encore de la résilience.
Que signifie faire son deuil ? Comment les personnes qui s’en sont relevées ont-elles trouvé en elles les ressources ? Comment s’adresser à une personne en plein deuil ? Et surtout : que faire quand cela fait trop mal ? Avancer un pas après l’autre, en s’accrochant à l’instant présent, répond par sa forme le documentaire ponctué d’images invitant à la contemplation. De jolis plans sensoriels sur les montagnes rocheuses de la Drôme, l’immensité du ciel, de la forêt ou d’une grotte mystérieuse, qu’accompagne une bande-son apaisante. Puis trouver en soi le souffle de vie, chacun à sa manière… Rigolothérapie, engagement auprès d’autrui, ou juste volonté de vivre pour ceux qui ne le peuvent plus.
Bien qu’inégales dans leurs enseignements, toutes les rencontres d’Amande sont touchantes à leur façon. Mention spéciale pour celle avec l’auteur Christophe Fauré, qui prodigue des conseils simples et concrets sur la manière d’accompagner ce qu’il compare à la « cicatrisation » d’une plaie. On aime l’audace de la scène durant laquelle Amande et son compagnon font l’inventaire humoristique des phrases les plus maladroites qu’ils ont entendues après la perte de le leur enfantmort. Preuve que le documentaire sait aussi se faire léger. On retiendra aussi des phrases inspirantes, comme celle de Meena Goll, qui a perdu son mari et ses deux enfants dans un incendie : « les vivants ferment les yeux des morts et les morts ouvrent les yeux des vivants ». Et ce documentaire nous invite à les ouvrir en grand !
Réalisé par Damien Boyer et Nans Thomassey
Avec : Amande Marty et Nans Thomassey
Genre : documentaire
Durée : 1h10
Sortie au cinéma : le 5 juin 2019
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