Qui dit colocation ne dit pas forcément étudiants et fête jusqu’au bout de la nuit ! Bien choisi, « le toit partagé » peut être idéal autant financièrement que socialement pour les mamans et papas solos. Zoom sur ce phénomène de la colocation monoparentale, ses avantages et ses quelques inconvénients.
Si l’on l’associe volontiers la colocation aux jeunes de 20-30 ans qui ne sont pas encore entrés dans la vie active ou qui y font leurs premiers pas, la colocation se décline sous bien d’autres formes aujourd’hui, à tous les âges de la vie. Outre les seniors pour qui il peut être un bon moyen de rompre la solitude, la colocation parentale séduit aussi de plus en plus les familles monoparentales (dont le nombre a littéralement explosé puisqu’elles représentent une famille sur cinq dans l’Hexagone et une sur quatre en région parisienne, dixit les chiffres de l’INSEE).
Les Français en général y sont favorables : en mai 2016, une enquête réalisée auprès de 1 800 de ses utilisateurs par le site Appartager.com, leader de la colocation en France, témoignait du fait que 60% des sondés n’avaient rien contre la perspective d’opter pour ce mode d’habitat, parmi lesquels 47 % étaient partants quels que soient l’âge des enfants et leur nombre.
Colocation entre parents solos : de l’espace, de l’entraide et un loyer minoré
L’inégalité salariale entre hommes et femmes n’est pas une vue de l’esprit : à travail et diplômes égaux, les deuxièmes sont toujours rémunérées 9 % de moins que les premiers. Pour les couples qui divorcent ou se séparent, spécialement pour les mères qui gagnent souvent nettement moins que leur ex-conjoints, ce changement de statut rime avec une sérieuse baisse de revenus voire avec une certaine forme de précarisation. Il est difficile ensuite pour les familles monoparentales de trouver un nouveau logement qui corresponde à ce que l’on recherche au regard des prix de l’immobilier très élevés, surtout dans les grandes villes.
La colocation parentale peut alors représenter une solution parfaite. Son premier atout est de pouvoir prétendre à une sweet home nettement plus grande et évidemment de permettre de diviser le loyer par deux, voire par trois ou plus, si l’on cohabite avec plusieurs autres parents solos.
Mais ce n’est pas le seul atout de la colocation monoparentale : elle apporte un vrai bonus humain car elle donne l’occasion de partager les bonheurs du quotidien et certains tracas, par exemple lorsque les relations sont tendues avec son ancienne moitié ou que l’on digère mal le fait d’être loin de ses « poussins » certains jours ou semaines.
Elle allège également l’organisation du quotidien si l’on se répartit les courses ou les trajets vers l’école. Vous pourrez ainsi parfois renouer avec le plaisir oublié de la grasse-matinée. Ou vous offrir chaque mois une folle soirée entre copains/copines sans suer sang et eau pour trouver une baby-sitter puisqu’un autre adulte est là pour superviser votre smala (et la sienne) !
Des jalons à poser en amont pour une colocation zen
Mais si la colocation monoparentale peut se révéler une belle expérience, elle peut virer à la catastrophe absolue s’il s’avère que vos habitudes ne sont incompatibles (vos juniors et vous êtes des couche-tard, la tribu de votre coloc est du genre à sonner le clairon à sept heures du matin, même le dimanche) ou que vous êtes en désaccord complet sur l’éducation de vos bambins. Si vous êtes maniaque et que ses enfants n’ont aucune notion, même très floue, de ce que pourrait être le rangement, gare au choc des cultures ! Attachez-vous à ménager aussi vos enfants : Jules, votre ado bourru de dix-sept ans ne serait peut-être pas ravi de supporter Léa et Léo, les deux mini-jumeaux en Pampers qui font monter les décibels toute la journée.
A vous donc de soigner votre casting, en vous basant sur vos affinités et en veillant à ce que vos modes de vies puissent se marier sans heurts. Il est indispensable aussi de définir, avant tout projet de colocation parentale, les différentes modalités pratiques : qui paie quoi exactement en fonction des pièces occupées, est-ce que l’on achète les courses alternativement pour tous ou chacun pour soi, est-ce qu’on s’autorise à ramener sur place sa bande d’ami(e)s ou ses conquêtes, éphémères ou pas, etc…
Pour éviter d’éventuels désaccords qui surgiraient au fil du temps, n’hésitez pas à mettre tout ça dès le début sur le papier dans un « règlement intérieur » ou un pacte de location qui résumera toutes vos attentes et les siennes.
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