Vos moments en famille avec eux ressemblent, pour la plupart, à un match OM-PSG à couteaux tirés ? Voici comment s’inspirer de Didier Deschamps, le coach des Bleus, pour jouer l’apaisement avec vos ados et retrouver davantage de plaisir à être ensemble.
En termes de leadership, votre défi de parents est presque aussi énorme que celui qui attendait Didier Deschamps avant la Coupe du Monde. Qui, en effet, n’a jamais dû gérer au quotidien un, deux, voire trois ados, avec les hauts et bas émotionnels ( « je te hais ! » « je m’adore » « je me déteste » « ma vie est nulle de chez nulle » ) et les incessants imprévus et pépins logistiques qui vont avec (« Au secours, je trouve pas ma brassière de gym ! Mamaaaan, comment je fais, j’ai mon exposé demain et mon ordi ne veut plus s’allumer ! » « Papaaaa, tu peux être là dans cinq minutes pour venir me chercher au collège, je me suis foulé la cheville, j’ai hyper mal ») préférerait mille fois affronter les Belges les yeux bandés ou Luka Modric et ses coriaces copains croates, même à cloche-pied. Car dans le domaine éducatif, il ne faut pas occuper le terrain pendant sept fois quatre-vingt-dix minutes mais vingt-quatre heures sur vingt-quatre, 365 jours sur 365 ou presque. Certains des judicieux ressorts qui ont conduit les Tricolores à la victoire peuvent néanmoins à vous aider marquer des points…
Principe n°1 : Doser subtilement complicité et autorité
Si les valeureux petits gars de Didier Deschamps ont pu décrocher la deuxième étoile le 15 juillet dernier, c’est que notre Basque cultive depuis son arrivée à la tête de l’équipe de France de football en 2012 une technique de management intelligente, faite de proximité physique et d’écoute. Mais aussi de recadrages très explicites quand c’est nécessaire. Kylian M’Bappé a beau être le phénomène que le monde entier s’arrache, il n’en a pas moins reçu quelques soufflantes musclées de son coach pendant la compétition. Notamment après la rencontre contre l’Australie, parce qu’il ne courait pas assez et lors du match France- Uruguay.
A transposer sans hésiter dans votre propre cercle familial avec vos ados : ok, vous ne manierez plus la menace, style « range ta chambre, sinon je… », vous n’irez pas non plus les fliquer concernant leurs devoirs et leurs sorties. Vous continuerez à vous montrer attentif à leurs questions, à leurs doutes et à leurs chagrins. Mais en contrepartie, vous exigez qu’ils vous respectent, qu’ils se tiennent aux règles en vigueur dans la maison et mettrez un point d’honneur à sévir quand ce n’est pas le cas.
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Principe n°2 : Tirer profit des échecs passés
Cris, portes qui claquent, pleurs : l’ambiance de vos soirées pendant la dernière année scolaire a ressemblé à tout sauf à un tour de stade sous les acclamations et les confettis. Pour éviter que le scénario se répète en cette rentrée, n’allez pas brûler un cierge en espérant que ça se résolve. Prenez plutôt le taureau par les cornes, à l’instar de nos rois du ballon rond qui ont su tout mettre à plat après leur défaite en finale de l’Euro contre les Portugais il y deux ans, en gardant le bon (les talents individuels) et corrigeant le mauvais (le manque de solidarité et d’efficacité) avec vos ados.
Cherchez donc en amont, par le biais de discussions dans lesquelles vos enfants seront partie prenante, des solutions pour organiser et alléger ce qui a posé problème précédemment : faire un planning afin de mieux répartir les participations aux tâches ménagères ? Prévoir des créneaux d’occupation de la salle du bain ? Caler une sortie une fois par mois une sortie en tête-à-tête avec chacun d’entre eux, de manière à ce que personne ne se sente oublié ou défavorisé ? A vous de trouver vos tactiques gagnantes !
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Principe n°3 : Montrer le chemin à suivre
Certes, l’heure est à la crise chez vos ados. Mais n’est-ce pas parce que vous l’êtes un peu aussi ? Oui, Dédé la Chance a pu beaucoup exiger de ses valeureux gladiateurs des pelouses mais lui-même s’est toujours montré exemplaire sportivement parlant, comme joueur et comme entraîneur.
Alors, si vous attendez de la chair de votre chair qu’elle cesse de vous percer les tympans à chaque fois qu’elle ouvre la bouche, faites en sorte aussi de votre côté de ne pas noyer votre conjoint (e) ou vos rejetons sous les hurlements à la moindre contrariété. Vous aimeriez qu’ils ne jettent plus leur argent de poche par les fenêtres ? Mettez la pédale douce sur vos séances shopping dont les « fruits » finissent systématiquement au fond de vos placards. De la même façon, si vous souhaitez qu’ils réalisent qu’alléluia, il est possible de vivre une demi-heure sans sa tablette ou son téléphone, lâchez votre portable pendant les repas et les autres instants que vous partagez avec eux, même si vous attendez un mail ou un appel hyper important. En proposant un modèle positif, vous offrez un climat davantage propice à la sérénité. Et ça, c’est beaucoup plus savoureux que n’importe quel trophée…
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