Que se passe-t-il dans la tête et dans la journée de deux bambins livrés à eux-mêmes au cœur de Paris pendant de longues heures ? C’est le propos d’Allons Enfants, un film de Stéphane Demoustier, qui sort sur grand écran le 18 avril.
Allons Enfants : l’histoire
Alors qu’elle s’amuse dans les jardins de la Villette avec son frère jumeau Paul, Cléo, trois ans et demi, échappe à la surveillance d’Elsa, sa nounou et se perd. Celle-ci, qui marche difficilement, ne parvient pas à la retrouver.
Cléo commence alors une longue errance dans le parc, ponctuée de beaucoup de jeux, de quelques crises de pleurs et par certaines rencontres. Un sans-abri la prend ainsi sous son aile et s’occupe d’elle pendant un moment. Avant qu’elle ne croise Louise, une jeune femme stressée et un peu paumée. Elle cherchera tout d’abord à se débarrasser au plus vite de la petite fille et de la responsabilité qu’elle représente, avant de s’attacher démesurément à elle.
De son côté, Paul se retrouvera lui aussi seul dans ce très vaste espace car Elsa, désespérée de ne pas retrouver Cléo, choisit la solution de la fuite plutôt que de devoir affronter les conséquences de son acte…
Jusqu’à la nuit où ils seront enfin retrouvés, Cléo et Paul vont vivre de drôles d’aventures, une parenthèse très anxiogène à nos yeux d’adultes mais qu’eux traverseront avec l’insouciance propre aux plus petits.
A partir de quel âge
Plutôt pour les parents que pour les juniors. Il faut un certain recul pour pouvoir affronter certaines scènes, notamment celle où la nounou abandonne Paul.
L’avis de MAFAMILLEZEN
Allons enfants n’est clairement pas un film grand public. D’abord dans son propos, car montrer le vagabondage d’enfants si jeunes peut choquer, surtout dans la société très sécuritaire qui est la nôtre aujourd’hui. De quoi susciter l’incompréhension, voire la gêne. Et c’est d’ailleurs non sans une impression de malaise qu’on ressort de la salle, car on ne comprend pas forcément le parti-pris de « légèreté » que choisit le cinéaste par rapport à cet événement traumatique.
Mais si cet opus est difficile à appréhender, c’est aussi dans sa narration, car le scénario comporte beaucoup d’ellipses. Beaucoup de choses ne sont pas dites, notamment sur les raisons de la fragilité de Louise et sur son passé amoureux avec David, son ex venu de Norvège. Pourquoi ont-ils rompu ? Qu’est-ce qui fait que Louise est si méfiante et blessée ?
Allons enfants a malgré tout certains points forts. Le jeu de ses acteurs en herbe, Cléo et Paul, particulièrement à l’aise devant la caméra. Ce qui s’explique facilement car le réalisateur, Stéphane Demoustier, qui n’est autre que leur papa dans la vraie vie, ne leur a pas donné de textes à interpréter. Il les a regardés évoluer librement et naturellement pour composer ce long-métrage.
On apprécie aussi d’y voir tout en subtilité une critique de notre monde individualiste : tout à leurs occupations quotidiennes, à leurs portables et à leur hyper-connexion permanente, les adultes, y compris ceux qui sont censés incarner l’ordre public, comme les militaires, deviennent hermétiques à ce qui se passe autour d’eux. Au point de ne rien faire pour venir en aide aux deux enfants, ni même remarquer la solitude incongrue de ces bouts de chou qui sont presque encore des bébés.
Allons Enfants
Réalisé par : de Stéphane Demoustier
Avec : Vimala Pons, Cléo et Paul Demoustier
Genre : Comédie
Sortie au cinéma : le 18 avril 2018
Durée : 59 minutes
Pour : les parents
Vous avez aimé cet article ou bien vous voulez réagir ?