Récompensé par un Ours d’Argent au dernier festival de Berlin, Wes Anderson signe avec L’île aux chiens une incroyable prouesse, tant au niveau visuel qu’au niveau de la narration. Un joyau d’animation qu’il se faut dépêcher d’aller voir en salles, dès le 11 avril
L’île aux chiens : l’histoire
Dans le but de mettre fin à une épidémie de grippe canine, le maire de Megasaki, au Japon, ordonne que tous les chiens de la ville soient envoyés sur l’île-Poubelle. Une terre « presque inhabitable » perdue dans l’océan où s’accumulent les déchets industriels et les produits polluants. Comble de l’atrocité : ils y sont parachutés dans des cages fermées où ils meurent parfois, faute d’avoir été libérés par leurs congénères.
Le très sauvage Chief y forme bientôt un groupe avec ses compagnons de circonstances Rex, Boss, King et Duke. Ces quatre toutous étaient précédemment des animaux de compagnie, contrairement à lui qui n’a jamais connu qu’une existence d’errance.
Un jour, un jeune pilote âgé de douze ans, Atari Kobayashi, débarque sur cet endroit damné avec son avion pour y retrouver Spots, son toutou-garde-du-corps. Spots l’a protégé et l’a dorloté depuis qu’il a perdu ses parents dans un très grave accident. Son arrivée va permettre à la communauté de découvrir qu’une incroyable machination se prépare pour éliminer définitivement tous les chiens de la ville…
A partir de quel âge ?
10 ans. Certains passages pourront sembler par moments crus ou un peu cruels aux enfants. Mais ils se laisseront malgré tout emporter par le charme du film.
L’avis de MAFAMILLEZEN
On ne sait pas par quel bout commencer tant il y a de (belles) choses à dire sur cette formidable Ile aux chiens.
Il faut d’abord louer l’extrême beauté des êtres et des décors de ce film d’animation, soignés dans leurs moindres détails. Le pourtant très américain Wes Anderson rend le meilleur des hommages aux fondamentaux de la culture nipponne.
Sublimés par sa patte virtuose, même les lieux les plus sordides, comme ce fameux taudis qu’est l’île-Poubelle, ses usines désaffectées et ses tas d’ordures, prennent des accents poétiques.
L’intrigue du film déborde de créativité et d’idées géniales : on pense particulièrement aux séquences qui se déroulent dans le laboratoire des scientifiques chargés d’éradiquer les maladies. Et elle manie avec brio et légèreté les flash-backs. Ce que ne parviennent à faire que peu de films. Tout est à la fois foisonnant, fluide et sublime à regarder. Y compris les scènes mineures, telle celle de la préparation du repas empoisonné. On fond aussi pour les personnages. Notamment pour le quintet de héros canins qui ont des accents très humains. Tout particulièrement lorsqu’ils évoquent leurs passés respectifs et leur vague à l’âme.
Avec une mention spéciale pour Chief, très gentleman avec la belle chienne de concours Nutmeg, en dépit du fait que celui qui a grandi dans les rues n’a jamais été éduqué par personne…
Des protagonistes à poils qui doivent également leur « épaisseur » aux pointures du septième art qui ont accepté de leur prêter leurs voix : Bryan Cranston, Edward Norton et Bill Murray en version originale. Et Vincent Lindon, Romain Duris et Yvan Attal entre autres dans la déclinaison française.
La dernière qualité et non des moindres de l’Ile aux chiens est la réflexion qu’il nous offre sur certains thèmes comme la manipulation des masses par les hommes politiques. Et le remplacement des vivants par les machines robotisées. Bref, attention, chef d’œuvre à l’horizon !
L’ile aux chiens
Réalisé par : Wes Anderson
Avec les voix françaises de : Vincent Lindon, Isabelle Huppert et Romain Duris
Genre : animation
Durée : 1h41
Sortie le : 11 avril 2018
A partir de :10 ans
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