Les programmes scolaires abordent le génocide des Juifs ainsi que les persécutions à l’encontre d’autres populations. Mais en tant que parent, comment informer ses enfants sur ces sujets difficiles ? Alors que Simone Veil vient de rentrer au Panthéon, voici une sélection de livres jeunesse qui parlent de l’extermination des Juifs pendant la seconde guerre mondiale, de lieux de mémoire, de sites internet ou d’expositions autour de la Shoah, qui vous aideront à ouvrir le dialogue afin d’accomplir, à sa façon, son devoir de mémoire.
Selon une étude de l’Ifop réalisée en décembre 2018, un Français sur dix affirme ne jamais avoir entendu parler de la Shoah. Dans le même temps, les actes antisémites ont augmenté de 74 % en France en 2018. Des chiffres alarmants qui méritent qu’on réanime la flamme de la mémoire d’un passé douloureux marqué par la déportation et l’extermination des Juifs par l’Allemagne nazie. Une mémoire qu’il faut absolument perpétuer chez les plus jeunes pour ne pas rebasculer vers l’insupportable.
Au programme de CM2, le bulletin officiel de l’Education Nationale prévoit que soit abordé le génocide des Juifs ainsi que les persécutions à l’encontre d’autres populations. Les enfants sont censés « savoir donner une définition simple de crime contre l’humanité ». Simple ? Des mots de vocabulaire doivent être acquis à cette période : camps de concentration, camps d’extermination, déportation, génocide, crime contre l’humanité, rideau de fer. Puis, le sujet est exploré à nouveau, au cours des vastes programmes d’histoire, en 3ème et en 1ère.
Mais en tant que parent, comment parler de la déportation des Juifs vers les camps de la mort sans trop perturber ? Faciliter la transmission des souvenirs des aïeux ayant vécu à l’époque de l’Allemagne nazie sous Hitler, bien sûr. Mais si ce n’est pas évident, il est toujours possible de se servir de films ou de livres qui parlent des horreurs du nazisme et de la Shoah, ou de jours officiels de commémoration comme le 27 janvier, Journée de la mémoire de l’Holocauste.
Un site pour parler de la Shoah : le grenier de Sarah
Le Grenier de Sarah, adapté à la sensibilité des enfants à partir de 8 ans, a été conçu à partir de trois questions récurrentes :
– Qui étaient ces personnes que les nazis ont voulu assassiner ?
– Dans quels pays vivaient-elles ? Quelles langues parlaient-elles ?
– Quels ont été les parcours propres à chacune d’entre-elles ?
Dans l’espace « En noir et blanc », des vidéos courtes mais riches, racontent pas à pas le destin de neuf personnes persécutées par les nazis, avec photos et dessins.
Un site sur la shoah et le sort des Juif dans l’Allemagne nazie, à découvrir avec les enfants pour les accompagner dans toutes leurs interrogations.
https://www.grenierdesarah.org
Une institution : le Mémorial de la Shoah à Paris et à Drancy
Rue Geoffroy l’Asnier à Paris, au sous-sol, l’entrée au Mémorial de la Shoah est libre pour une exposition permanente très pédagogique avec un parcours spécifique, livret à l’appui, pour les enfants de 9 ans 12 ans. Le Mémorial renferme aussi une excellente librairie spécialisée sur la Shoah et la déportation des Juifs pendant la seconde guerre mondiale, avec des conseillers très qualifiés. A l’ancien camp d’internement de Drancy, plaque tournante de la déportation antisémite en France, une visite guidée gratuite est proposée tous les dimanches à 15h. Pendant les vacances scolaires, des ateliers thématiques et des lectures autour de la persécution des Juifs sont ouverts au grand public.
Sur son site, le mémorial de la Shoah préconise une précaution clé pour la transmission : « Au delà de l’horreur du crime incompréhensible pour les enfants, il s’agit de transmettre un message d’espoir et d’envisager un monde meilleur. »
Deux sites d’information conçus par le Mémorial :
www.memorialdelashoah.org : on y trouve notamment tous les programmes des activités autour de l’extermination des Juifs, pour adultes, enfants et enseignants.
www.enseigner-histoire-shoah.org : une mine de renseignements sur les lieux de mémoire de la Shoah en France et de très nombreux documents d’archive.
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Un roman pour transmettre la mémoire de la Shoah : Un grand père tombé du ciel
Leah mène une existence agréable jusqu’à ce que son grand-père, Alex Katz, dont elle ignorait l’existence, vienne habiter chez elle et s’installer dans sa chambre. Leur relation s’avère d’abord tendue mais la découverte du passé du vieil homme va transformer leur relation.
Un roman junior mettant en scène un survivant de l’holocauste avec beaucoup de suspense, de délicatesse et d’émotion.
Auteur : Yaël Hassan
Casterman Poche. 2016
Dès 10 ans
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Le Journal d’Anne Frank en BD
Plusieurs BD sont sorties à partir du célèbre Journal d’Anne Frank, jeune fille juive allemande de 13 ans, qui se confie par écrit à Kitty, une amie imaginaire. Cette BD relate avec un graphisme épuré l’histoire de toute la période passée sous le régime nazi dans l’Annexe, la cachette où a séjourné l’héroïne pendant deux ans.
Une lecture qui donne vraiment envie de (re)découvrir le texte d’origine.
Le Journal d’Anne Frank, par Ozanam, illustré par Nadji Scelsi, aux Editions Soleil, Janvier 2016, 17,95 €. A partir de 10 ans. Commander
Et aussi :
Le Journal d’Anne Frank – Roman graphique, par Ary Foldman et David Polonski, chez Calmann-Levy, Octobre 2017, 16 €. A partir de 12/14 ans. Commander
Un sac de billes
Une adaptation fidèle de l’autobiographie de Joseph Joffo.
Le narrateur a 10 ans. De confession juive, il raconte son périple à travers la France sous l’occupation allemande, avec son frère Maurice : angoisses, humiliations, nécessaire débrouillardise, force de puiser dans ses ressources des solutions aux situations les plus critiques.
A lire en famille.
Adapté du roman de Joseph Joffo
Existe en plusieurs tomes et en version intégrale
Illustrateurs : Vincent Bailly et Chris
Chez FuturopOlis – 20 €
A partir de 12/13 ans
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Jules B, l’histoire d’un Juste
Le récit très touchant d’un cordonnier bourguignon qui va par hasard sauver trois enfants juifs. Les personnages sont représentés sous des traits d’animaux, mais cette BD peut heurter la sensibilité des plus jeunes car elle montre de façon assez réaliste certaines situations dramatiques sous l’occupation allemande, et la fin n’est pas clairement explicite.
Auteure : Aremelle Medéré
Editions : Des ronds dans l’O. Septembre 2016 – 17 €
A partir de 12 ans
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Lors de mon exploration des livres en lien avec la Shoah, je suis tombée sur une BD qui propose une série de témoignages : Les Enfants Sauvés, avec une préface de Simone Veil. A la dernière page, figure une phrase de Sarah Shner, fondatrice du Musée des combattants des ghettos. « Malgré la difficulté de la tâche, nous devons investir tous nos efforts pour enseigner à nos enfants de ne pas haïr celui qui est « autre » différent ou étranger et de respecter ses droits dans l’égalité et l’humanisme. Le racisme est un danger pour l’humanité tout entière ».
Rappeler avec la pudeur et le respect nécessaire les événements tragiques de la Shoah reste un acte essentiel pour que les futures générations puissent trouver plus tard, si besoin, le courage de se dresser comme des remparts solides contre toute forme de barbarie.
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Un film : Les Héritiers
Une enseignante en histoire, parfaitement jouée par Ariane Ascaride embarque une classe de seconde réputée difficile dans le concours national de la résistance et de la déportation. Des questions identitaires et philosophiques émergent au cours des recherches pour lesquelles les lycéens se prennent sérieusement au jeu.
Une scène très forte de témoignage d’un rescapé d’Auschwitz, Léon Zyguel justifierait à lui seul le visionnage du film.
Film de Marie Castille Mention Schaar Sorti en 2014. Commander
Pour aller plus loin, des films accessibles à partir de 13 ans :
– La Vie est belle, chef d’œuvre de Roberto Benigni
– La Liste de Schindler, chef d’œuvre de Steven Spilberg
– Le Pianiste , chef d’œuvre de Roman PolanskiEt plus récemment au cinéma :
Un sac de billes, de belles émotions et de jeunes acteurs formidables
L’humour du désespoir de JoJo Rabbit
Les secrets de mon père, ou grandir à l’ombre de la Shoah
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