Difficile d’entendre son enfant se traiter de « nul ». Ou dire que de toutes façons il n’arrivera jamais à rien. Ce n’est pas forcément plus agréable de l’entendre se vanter qu’il est le meilleur, le plus intelligent, le plus beau ou le plus fort… Alors comment faire pour qu’il gagne en confiance et non en grosse tête ? Voici 7 astuces pour encourager et valoriser son enfant ou son ado.
1) Je liste ses qualités (et ça reste subjectif)
Il ne s’agit pas de faire croire à son enfant qu’il a toutes les qualités du monde et de le valoriser tout le temps. Ni de lui laisser penser qu’il n’en n’a pas et de ne pas valoriser ses talents du tout.
La première étape consiste donc à s’assoir (et oui, cela nécessite du temps et une vraie concentration) et à se demander : « Qu’est-ce que j’aime chez mon enfant ? Quelle est sa principale qualité ? ». Et aussi : « Qu’est-ce qui me prouve que mon enfant a VRAIMENT cette qualité ? ». Par exemple : « Pourquoi est-ce que je le trouve généreux ? Parce qu’il a laissé la dernière part de gâteau à son frère ? Parce qu’il a donné la moitié de son argent de poche à un SDF ? Parce qu’il offre systématiquement un cadeau à chaque membre de la famille ? » Ces exemples sont très importants, car c’est ce que l’on dira à ses enfants le temps venu !
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2) J’écoute ce que disent les autres de lui
Il est vrai que parfois nos enfants nous énervent… beaucoup. Et le seul fait de penser à eux nous crispe déjà. Difficile alors de leur trouver des qualités. Et pourtant ils en ont…
Quand on ne trouve pas, on peut se demander ce que les autres aiment chez notre enfant. Par exemple : « Ses grands-parents m’ont dit la semaine dernière qu’ils adoraient son espièglerie… C’est vrai qu’il aime faire des farces. » Ou alors : « J’ai bien aimé quand son prof du judo m’a dit admirer sa pugnacité pour préparer et passer ses ceintures. »
3) J’apprends à faire des compliments
Un « bon » compliment n’est pas un jugement de valeur (c’est « bien » ou « mal », « gentil » ou « méchant »…) sur la personne, mais une description de ce qui a été fait PAR la personne que l’on veut complimenter.
Par exemple, au lieu de dire : « Tu es une fille adorable », on préférera : « J’ai apprécié quand tu as lu une histoire à ta petite sœur hier soir. Elle aussi a beaucoup aimé ! ». Pour m’aider, je peux me demander : « Qu’est-ce que j’ai apprécié dans ce que vient de faire / dire mon enfant ? ». Et je m’exerce… d’abord avec des personnes « sans importance » pour moi : le boulanger, la caissière, mon voisin dans le train… Car il est difficile de se départir de ses jugements qui pourtant ne sont pas aidants !
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4) Un compliment ou une qualité par jour
Maintenant que je connais les qualités de mon enfant et que je sais faire des compliments, je prends la décision de lui en faire au moins un par jour. Et il n’y a AUCUNE EXCEPTION. Même si je suis épuisé(e), énervé(e), loin de chez moi… Je m’oblige à dire : « Merci de m’avoir aidé(e) à vider le lave-vaisselle sans rouspéter » (même si je trouve ça « normal »). Ou bien : « J’adore quand tu es plongé(e) dans ton livre et que tu n’entends plus ce qui se passe autour de toi ! Quelle capacité de concentration ! ». Ou encore : « J’ai été très touché(e) que tu laisses la dernière part de gâteau à ton frère. C’est ce que j’appelle de la générosité ».
Parce que ces compliments ou ces qualités sont réels, ils reposent sur les exemples concrets qu’on aura listés précédemment. Ils ne sont pas perçus par le filtre d’amour de la maman qui trouve que ses enfants sont les meilleurs. Alors ils vont toucher vos enfants, qui, contrairement à ce que vous dites aujourd’hui, vont les croire.
5) La comparaison, c’est du poison !
Pour valoriser les talents de son enfant, il convient d’abord de lui apprendre à ne pas se comparer aux autres. Est-ce que vous comparez les bienfaits de l’huile d’olive et des framboises ? Ca n’aurait pas de sens. Pourquoi laisser nos enfants, qui ont un caractère et des qualités spécifiques, se comparer aux autres ?
La seule comparaison valable : c’est lui par rapport… à lui ! Ce qui veut dire qu’il serait bon d’arrêter de lui demander : « Et combien ont eu les autres à ce devoir ? ». Il vaut mieux dire : « Qu’en penses-tu, toi ? Qu’as-tu réussi ? Et qu’as-tu raté ? Analysons ce qui s’est passé pour toi : était-ce trop difficile ? Avais-tu assez travaillé ?… »
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6) Je l’aide à traverser ses échecs autrement
Quand on se trouve nul, c’est généralement qu’on a vécu un échec ou fait des erreurs. Pour valoriser les talents de ses enfants, c’est important de changer son regard sur l’échec. Si je vois l’échec comme une fin en soi, alors il est logique que je me (le) trouve nul(le ) lorsque je (il) rate.
En revanche, si je transforme simplement le mot « échec » en « étape », ce sera plus facile. Au lieu de dire : « Quoi ?! Tu as encore raté ton devoir de maths ? Mais tu es vraiment nul en maths ! ». Je peux dire : « OK. Tu as raté CE devoir. Tu avais bien réussi le dernier, c’est donc que le précédent cours était bien compris et intégré. Voyons maintenant à quelle étape tu en es dans CE cours. Qu’as-tu compris ? OK, il reste finalement peu de choses pour que tu comprennes la fin du cours. Tu as fait l’essentiel ! ».
7) L’école n’est pas la vie !
Quand un parent pense « talent », il pense souvent aux matières scolaires. Pourtant l’école n’est qu’un « outil » pour permettre à ses enfants de découvrir et faire prospérer CERTAINS talents. Etre généreux n’est pas appris à l’école. Etre empathique non plus. Etre solidaire encore moins. Etre un ami sincère, non jugeant, ou un super baby-sitter…, ce sont des talents importants pour être heureux. Il est très important de valoriser ces talents là… aussi !
Voilà vous avez toutes les cartes en main pour valoriser les talents de vos enfants… Alors à vous de jouer !
Marie-Charlotte Clerf – Coach et formatrice en éducation bienveillante Marie-Charlotte accompagne des parents et des professionnels de l’éducation pour les aider dans leur tâche d’éducateurs. Elle est formée au coaching, à la thérapie et crée des formations dans ce domaine. Depuis quelques années, elle se spécialise également dans l’accompagnement des enfants / ados harcelés à l’école, et dans la mise en place de politiques plus globales de prévention et de traitement du harcèlement dans les écoles, collèges et lycées.
Pour la contacter : contact@coach-famille.fr
www.coach-famille.fr
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